I.01 Break time !

Elle était là, le sang pulsant dans ses oreilles alors que la bête se dressait à quelques mètres d'elle. Rien n'était plus beau que l'observation de la proie à part son agonie et je peux vous dire que Clarisse s'y connaissait en agonie. Il y avait celles rapides et presque indolore que l'on effectuait sur un champs de bataille par ce qu'il n'y avait pas assez de temps pour se soucier des morts. Le but était de tuer le plus d'ennemis possibles en ayant le moins de perte dans son camps. Certes, une partie se jouait sur les autres mais le reste ne dépendait que de vous. De l'autre côté, il y avait les longues agonies, celles qu'on réservait aux traîtres, aux espions que l'on torturait dans un coin sombre pur lui faire payer toutes ses actions. Oui, par son caractère sanglant, Clarisse aurait été mieux dans le camps des romains et cela faisait qu'elle s'entendait très bien avec ses frères et sœurs romains comme Maximilian et Kiarah. Elle tourna la tête vers Jaheel qui semblait aussi attendre la bataille avec impatience. Elles n'étaient pas fille d'Arès pour rien. Et puis... Jaheel était aussi romaine à l'origine, encore de quoi prouver que la Colonie des grecs ne lui convenait pas du tout. Elle attrapa sa bague et fit réapparaître sa lance avant de se raviser. La carapace de la créature était bien trop épaisse pour que la pointe la traverse et donc il n'y aurait aucun envoit de courant électrique et un risque trop qu'elle perde son arme favorite. Le bijou réintégra sa place initiale et Clarisse empoigna son épée avec hargne. Elle fit le tour avec discrétion, se plaquant derrière les plantes même si elle savait que son odeur permettrait au monstre de la repérer facilement Heureusement, dans la forêt l'odeur des demi-dieux était très présente et donc les bêtes étaient moins attentive. Quand elle fut assez face à elle, elle sortit. Étrangement, le combat mit quelques minutes avant de se lancer comme si le scorpion ne comprenait pas vraiment ce qu'il avait en face de lui. Mais, quand le premier coup de queue fut lancé, Clarisse dut se jeter sur le côté avant de charger. Un peu trop près des pattes d'ailleurs qui l'envoyèrent valser contre un tronc. Elle fut légèrement étourdie et seul ses réflexes lui sauvèrent la vie. L'adrénaline monta dans son coeur et elle se demanda ce que faisait la déesse. Elle réussit à trancher l'une des pattes avant de crier:

-"JAHEEL! ACCELERE!"

Et finalement tout se finit assez rapidement ensuite. Le combat lui avait plut, elle aimait cela mais, tous ces efforts lui avaient coûté une énorme bosse à l'arrière du crâne et une longue éraflure le long de son bras. Elle eut un sifflement désapprobateur en voyant le sang affluer dans la plaie. En soupirant, elle regarda son T-shirt et se décida à en arracher un bout pour se panser. Elle se retrouvaient donc découverte jusqu'en haut du nombril et un petit vent vicieux glissa sur sa peau. Elle referma un peu plus sa veste en cuir qui n'avait heureusement pas trop souffert du passage contre l'arbre. Elle se retourna vers sa sœur en contemplant le petit tas de sable qui avait été leur proie. Elle leva la tête pour apercevoir le ciel un peu gris et fit la grimace:

-"Chiron va devoir revoir les prévisions météo à ce rythme là! Et sinon, le boulot sa gère?"

En fait, elle s'en fichait totalement mais, elle cherchait à meuble le temps en attendant qu'une idée géniale vienne germer dans son esprit ou dans celui de sa camarade. Tout à coup, un bruit qu'elle n'identifiait pas vint troubler le calme ambiant. Un grognement sourd, exactement comme celui des chiens des Enfers résonna. Il y en avait très peu normalement mais, quelques uns jouaient les indésirables. Mais... Cela ne l'enchantait pas vraiment, elle avait pas mal morfler comparé à d'habitude et ce genre de chiens n'étaient pas comme des petits caniches. Elle tourna la tête vers Jaheel sans vraiment paraître inquiète:

-"Tentée où on laisse tomber le cabot?"

Elle ne reculerait pas devant un combat quelque soit le contexte mais, si l'autre blonde n'en avait pas envie, et bien elle ferait sans!

J'aimais vraiment beaucoup Clarisse. Ses manies, ses attitudes, sa façon de se battre, elle avait tout d'une bonne combattante. Forte, rebelle, vraiment tout. Mais elle restait ma petite soeur chérie, et puis elle était à moitié humaine surtout. En faite, même si je savais qu'elle pouvait mettre au tapis un peu n'importe qui, pour moi, elle était aussi fragile d'une feuille d'or. C'est vrai, il suffisait qu'elle tombe un jour sur un costaud, qu'il lui brise le cou, découpe le bras... Mais Clarisse -enfin, je l'espérais- savait qu'elle pourra toujours compter sur moi. Même pour parler, pour une broutille, pour vraiment n'importe quoi. Je me devais de faire ça pour elle, pour ma famille. Clarisse se retourna, me sourit et rangea ses armes. Elle aurait pu être une de ses filles de Vénus, avec ses cheveux blonds et en enlevant son air méchant. Ses nombreuses cicatrices témoignaient tout de même de son temps à combattre. Puré, Qana, tais toi... Je secoua légèrement la tête. La schizophrénie me reprenait.

— Alors, finalement tu as craqué ? J'espère que tu n'as pas oubliée tes armes au moins ! Lança la demi-déesse.

Je souris. Oublié, moi, mes armes ? Jamais ! Ce serait bien une première. Même si je savais faire un barbecue en une fraction de seconde, même si je pouvais faire peur rien qu'en criant, j'aimais les corps à corps. Sentir ses mains autour du coup d'un pauvre type sans défense, enfoncer la lame de son épée dans le ventre, avoir la satisfaction de la victoire... Mais il ne fallait pas oublier que j'étais aussi romaine. Et une romain doit savoir se battre à la manière d'un légionnaire. Il avait tellement de techniques de guerres que des fois je me perdais, même pour les grecs. Ce n'était pourtant pas si dur... L'autre blonde arriva et fit une révérence. Je savais que ma petite soeur était sincère, mais voir Clarisse La Rue faire une révérence, c'était quand même marrant. M'enfin, si elle n'avait pas fait ça je lui aurais lancer une grenade insignifiante à ses pieds. Puis, elle partit dans les branches sans même prévenir.

— Allez vient! On va chasser du gibier !

Enfin on allait passer aux choses sérieuses. ACTION AVEC L'EPEE et la suivit dans la forêt. Aussitôt, elle repéra un scorpion tout joli. Noir charbonneux, la pointe de sa queue était aussi tranchante qu'une épée, aussi perçante qu'une pointe d'aiguille. Je frissonna rien qu'à l'idée de l'attaquer. Je pris position à côté de Clarisse, dans un buisson et observa la bête avec une lueur de menace.

— Allez vient! On va chasser du gibier !Alors, celui si te tente-t'il ?

J'hocha vivement la tête.

— Oui, il est super... Tu pourrais t'occuper de le trancher de toute part tandis que je m'occupe de son arme fatale...